Le keffieh de la "pleine conscience"

Toujours aussi agréable à tricoter ! En fait, il faudrait toujours avoir un keffieh en route, pour les moments où l'on veut tricoter sans se prendre  la tête ni suivre un modèle compliqué qui impose un va et vient du regard, des explications au tricot.

 Voilà : ce pourrait être le keffieh de la "pleine conscience". L'ouvrage qui permettrait de se concentrer sur les mailles, sur la douceur de la laine, la couleur et rien que ça. Le tricot méditatif.

Cette semaine, je suis allée à une soirée d'initiation à la méditation zen au Centre Assise. J'avais déjà pratiqué un peu par ailleurs mais là, c'était intéressant d'être conseillée sur la bonne posture (assise en demi-lotus - ou lotus pour ceux qui peuvent !! - sur un zafu, les deux genoux touchant le sol, le dos droit, bien aligné entre le ciel et la terre, les mains posées devant soi, paumes tournées vers le ciel et le bout des pouces en contact ; les yeux sont ouverts et fixent un point au sol à 1m50, le champ de vision est très large et envisage même ce qu'il y a derrière) et guidée dans l'expérience de la méditation zen = >  Ne pas viser de résultat mais juste rester dans l'ici et maintenant et sans cesse prendre conscience de sa respiration. Les pensées affluent, c'est normal. Revenir à sa respiration. "Il faut que je dise un truc à Martine demain...". Revenir à sa respiration. "Et puis ohlala c'était tellement galère aujourd'hui quand....". Revenir à sa respiration. La bouche fermée, respirer par le nez. Ne rien forcer. Si la respiration est haute, peu ample, laisser faire, en prendre conscience et la prochaine fois, l'expérience sera sans doute différente, la respiration plus fluide. Ou pas. Surtout ne pas se juger si l'on a l'impression de passer à côté du moment et si le mental est plus fort que tout : il s'agit de vivre le moment tel qu'il est et tel qu'on est ce jour-là, dans ce laps de temps-là. Encore une fois, il n'y a pas de résultat à atteindre, ni de bonne ou de mauvaise séance.

Evidemment, la méditation zen impose de ne rien faire, juste d'être assis, immobile et conscient de sa respiration. Mais la pratique peut aussi se décliner à d'autres moments de la journée, en marchant dans la rue, en faisant la vaisselle, en tricotant...

Mais oui ! Il est possible de faire d'un moment de tricot une parenthèse méditative ressourçante. Si on fait l'effort de se concentrer sur l'ici et maintenant, sur l'ouvrage que l'on tient entre ses mains, sur la sensation des aiguilles en bois qui glissent l'une sur l'autre... Respirer simplement et laisser passer toute autre pensée. "M**** j'ai totalement oublié d'envoyer un mot de remerciement à Monsieur Josin, il faut... " Revenir à l'ouvrage, aux mailles, à la respiration. Le but n'est pas de ne penser à rien, de viser le vide total (je pensais que c'était ça la méditation il n'y a encore pas si longtemps). Il n'y a pas de "but". Il s'agit juste d'être connecté au soi profond, en pleine conscience. Ici et maintenant, pas ailleurs.

A quoi ça sert ? La pratique régulière de la méditation est très utile pour lutter contre le stress, pour acquérir une meilleure concentration. Elle permet de modifier/atténuer l'impact que les événements auront sur nous (on est parfois totalement anéanti par une nouvelle ou une contrariété et finalement tout repose sur la manière dont on va recevoir l'événement, se laisser atteindre ou pas). En se connectant à son moi profond régulièrement, on est mieux avec les autres. Enfin, on pourrait écrire des pages sur les bienfaits de la méditation ! La personne qui nous a guidés au Centre Assise nous disait qu'au delà de l'exigence de cette pratique, de la lutte intérieure incessante qu'elle imposait (Au Japon, dans les monastères, ils font des sessions de 13H !! j'ai oublié le nom exact...)  la pratique de la méditation zen était pour lui une source de joie profonde.

Bon, pour parler tricot, ce modèle a été conçu par Amandine de l'Atelier de Vidibio. Je l'ai déjà fait ici. Cette fois, j'ai utilisé de la laine achetée à Munich : Lana Grossa Diverso ( 52 % laine Merinos extra fine, 23 % Baby Alpaga et 25 % Polyamide). Hyper douce et moelleuse ! C'est un cadeau de Noël que je viens d'envoyer, avec un peu de retard -humhum-, à Munich justement (bah oui, logique ;o)

J'aime bien le porter comme un foulard, ça protège hyper bien du vent et du froid... (surtout quand on est en tee-shirt, ahaH)